Quel est cet homme ? Un espion ?
Oui, monseigneur, un espion qui cherche l’endroit par lequel vous pourriez pénétrer et surprendre la ville. Je m’appelle Barabas, le Juif.
Celui dont on confisqua les biens sous prétexte de payer le tribut ?
Lui-même, monseigneur. Depuis ce temps, ils ont acheté un esclave m’appartenant, pour qu’il m’accusât de mille vilenies. Ils voulaient m’emprisonner, je me suis échappé de leurs mains.
Aurais-tu démoli ta prison ?
Non. J’ai bu un mélange de pavots et de mandragore. Je me suis endormi et comme ils me supposaient mort, ils m’ont jeté par-dessus le rempart. Voilà comment il se fait que le juif se trouve ici, à vos ordres.
Bravement agi ! Ainsi donc, Barabas, tu prétends nous rendre maîtres de Malte ?
Sûrement, monseigneur. Près de l’écluse le roc creusé laisse passer le cours rapide des eaux et celui des canaux construits dans la ville. Si tu veux franchir les remparts je puis conduire une centaine de soldats par cette brèche, gagner le centre de la ville et vous ouvrir ainsi les portes. Malte ne tardera pas à vous appartenir.
Si tu dis vrai je t’en nommerai le gouverneur.
Si je mens ma vie vous appartient.
Tu te seras condamné toi-même. À l’assaut !