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Page:Jonson,marlowe,dekker,middleton-les contemporains de shakespeare-1920.djvu/198

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Calymath

Quel est cet homme ? Un espion ?

Barabas

Oui, monseigneur, un espion qui cherche l’endroit par lequel vous pourriez pénétrer et surprendre la ville. Je m’appelle Barabas, le Juif.

Calymath

Celui dont on confisqua les biens sous prétexte de payer le tribut ?

Barabas

Lui-même, monseigneur. Depuis ce temps, ils ont acheté un esclave m’appartenant, pour qu’il m’accusât de mille vilenies. Ils voulaient m’emprisonner, je me suis échappé de leurs mains.

Calymath

Aurais-tu démoli ta prison ?

Barabas

Non. J’ai bu un mélange de pavots et de mandragore. Je me suis endormi et comme ils me supposaient mort, ils m’ont jeté par-dessus le rempart. Voilà comment il se fait que le juif se trouve ici, à vos ordres.

Calymath

Bravement agi ! Ainsi donc, Barabas, tu prétends nous rendre maîtres de Malte ?

Barabas

Sûrement, monseigneur. Près de l’écluse le roc creusé laisse passer le cours rapide des eaux et celui des canaux construits dans la ville. Si tu veux franchir les remparts je puis conduire une centaine de soldats par cette brèche, gagner le centre de la ville et vous ouvrir ainsi les portes. Malte ne tardera pas à vous appartenir.

Calymath

Si tu dis vrai je t’en nommerai le gouverneur.

Barabas

Si je mens ma vie vous appartient.

Calymath

Tu te seras condamné toi-même. À l’assaut !

(Ils sortent).