ont le bonheur de savoir l’italien, daignent emprunter beaucoup à cet auteur, presque autant qu’à Montaigne ; il a une veine facile, entraînante, adaptée à notre époque, et pleine d’attraction pour les oreilles de nos courtisans ; votre Pétrarque est plus passionné ; lui aussi, au temps du sonnet, leur a fourni beaucoup ; mais, comme esprit désespérant, vous avez l’Arétin ; seulement ses peintures sont un peu obscènes. — Vous ne m’écoutez pas ?
Hélas ! j’ai l’esprit troublé.
Dans de pareils cas, nous devons nous guérir nous-mêmes, et faire usage de notre philosophie…
Hélas !
Et lorsque nous sentons que nos passions se révoltent, leur opposer la raison ou les détourner, en les dirigeant vers quelque autre but d’un moindre danger, comme on le fait dans les corps politiques ; rien ne bouleverse plus le jugement et n’obscurcit plus l’intelligence que de les porter, de les fixer, de les concentrer sur le même objet. Car, incorporer toutes les choses extérieures dans ce que nous appelons le for intérieur, la pensée intime, c’est y laisser une lie qui empêche le mouvement des rouages, et, comme le dit Platon, assassiner notre faculté spéculative.
Esprit de la patience, à mon secours !
En vérité, il faudra que je vienne souvent vous