jeune débauché. Ce n’est pas seulement un soupçon, mais une certitude : on les a pris en flagrant délit, et cet époux indulgent, que voici, leur a pardonné. C’est sa bonté intempestive qui l’amène ici, lui, le plus malheureux, le plus innocent des hommes qui ont été victimes de leur bon cœur ; car les coupables, n’ayant que leur honte pour payer ce pardon généreux, ne pouvant avoir qu’une reconnaissance insuffisante, se mirent à haïr ce bienfait lui-même, et, au lieu de se repentir, préférèrent arracher jusqu’à la mémoire de leur crime. Sur quoi je prie Vos Paternités d’observer la malice, bien plus, la rage des créatures surprises dans leurs péchés, et quel courage ils tirent même de leurs crimes ; mais cela sera bientôt mis en lumière. — Ce gentilhomme, le père, ayant appris cette action scandaleuse avec beaucoup d’autres qui, chaque jour, venaient retentir à ses oreilles paternelles, et se voyant avec douleur contraint de renoncer à son affection pour un fils dont les vices s’accumulent comme les flots de la mer, prit enfin la résolution de le déshériter.
Voilà d’étranges faits.
La réputation du jeune homme a toujours été bonne.
Le vice qui s’abrite à l’ombre de la vertu n’en est que plus dangereux. Mais, comme je vous l’ai dit, honorables juges, le père, ayant arrêté ce projet qui, je ne sais comment, fut connu du fils, avait fixé ce jour même pour le mettre à exécution. Et le parricide,