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Page:Jonson-Volpone Epicene l alchimiste-1863.djvu/212

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DEUXIEME PROLOGUE.

Le but de tous ceux qui écrivent pour la scène est ou doit être de mêler l’utile à l’agréable ; et dans les plus beaux temps de l’art, ce fut toujours un mérite d’accuser les vices et d’éviter les personnalités. Dans la pièce que nous vous présentons aujourd’hui et que nous soumettons à vos yeux et à vos oreilles, ayez donc soin, sous peine d’un châtiment que vous vous imposeriez à vous-mêmes, de n’y voir rien de réel et de ne pas trouver votre juge dans l’auteur ; car il sait qu’un poëte n’a jamais rien gagné à dire des vérités, mais bien à montrer des fictions qui les simulent. Si quelqu’un pourtant, par une rage d’application personnelle, tord le sens de ce qu’il entendra, en disant qu’on a voulu désigner ou celui-ci, ou celle-là, c’est ce quelqu’un qui fera un libelle de la pièce que voici.