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Cette comédie fut représentée pour la première fois au théâtre du Globe en 1603,

imprimée in-quarto en 1607, après avoir été jouée devant les deux universités avec un grand succès. Jonson la publia une seconde fois en 1616, sans altération ni addition, avec ce vers d’Horace pour épigraphe :

         Simul et jucunda et idonea dicere vitae.

Cette pièce resta au répertoire jusqu’à la dispersion finale des comédiens et la fermeture des théâtres" pendant la Révolution, et fut une des premières que l’on reprit après la Restauration. Elle eut pendant un siècle la faveur du public, et cessa d’être représentée. Son apparition plus récente au théâtre d’Hay-Market n’eut aucun succès.

Nous ne dirons rien du grand mérite de cette comédie ; bien que M. Gifford, le célèbre commentateur, lui préfère l’Alchimiste qu’il appelle le plus prodigieux effort de l’esprit humain, nous regardons le Volpone comme le chef-d’œuvre de Ben Jonson et comme la meilleure comédie du théâtre anglais.

Jamais la cupidité et l’avarice n’ont été peintes plus magistralement. Il y a dans certaines scènes une brutalité violente qui heurte notre goût raffiné, et blesserait aujourd’hui nos oreilles plus chastes que notre cœur. Heureusement la lecture nous reste pour pouvoir apprécier ces chefs-d’œuvre que nous ne pourrions plus entendre à la scène que mutilés et déshonorés.