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Page:Jonson-Volpone Epicene l alchimiste-1863.djvu/88

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ACTE DEUXIÈME.

mauvaise, (Mosca entre.) Mon cher Mosca, sois le bienvenu : je devine la nouvelle.

MOSCA.

Je crains que non, monsieur.

CORVINO.

Est-ce qu’il n’est pas mort ?

MOSCA.

C’est plutôt le contraire.

CORVINO.

Il est guéri ?

MOSCA.

À peu près, monsieur.

CORVINO.

Je suis maudit, je suis ensorcelé ; tous les malheurs se réunissent contre moi. Comment ? comment ? comment ?

MOSCA.

Comment ? Mais avec l’huile de Scoto ; Corbaccio et Voltore lui en ont apporté, pendant que j’étais occupé dans le fond de la maison.

CORVINO.

Par la mort ! le damné charlatan ! Si ce n’était les lois, j’assassinerais ce coquin. Mais cela ne peut être ; son huile ne peut avoir cette vertu. Ne l’ai-je pas connu, lui, vulgaire fripon, quand il venait jouer du violon à l’auberge, accompagné d’une sauteuse ? ne l’ai-je pas vu, lorsqu’il avait fait tous ses tours, se contenter, pour salaire, d’un verre de via frelaté rempli de moucherons ? Cela ne peut pas être : tous les ingrédients dont il se sert sont le fiel de mouton, la moelle de chienne rôtie, quelques perce-oreilles bouillis, des chenilles pilées, la graisse d’un petit chapon, et la