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iv
préface

ration est à l’ordre du jour et en permanence. Car il faut bien quelquefois parler la langue de son temps. Elle est belle, cette langue, et ces temps sont beaux ! Pourquoi Rome sauvée n’a-t-elle pas été faite plus tard ? Rome n’offrait qu’un Catilina à la tête d’une armée et un Cicéron à la tribune. Ici combien l’auteur eût trouvé de Catilinas dans les clubs ! … Mais en attendant qu’on nous mette le sans-culotisme en tragédie, voyons celle de Rome sauvée. »

Nous ne pensons pas comme La Harpe, que les temps dont il parle et le langage qui leur appartient fussent singulièrement propres à la peinture et à la représentation du sujet dont il s’agit. La susceptibilité des tyrans révolutionnaires n’aurait pas manqué de s’alarmer de la vérité d’une imitation qui les aurait peints avec trop de ressemblance. Il faut être irréprochable pour supporter sans effroi l’énergie de certains tableaux ; et l’on prétend que l’arrêt de Robespierre qui, dans la révolution, mit en état d’arrestation une partie de la comédie-française, n’avait pour objet que de prévenir une représentation de Catilina qu’on préparait à ce théâtre.

Voilà ce qu’on trouve dans les Mémoires de Collé sur le Catilina de Crébillon : « Il n’y a dans cette pièce nulle conduite, nul intérêt ; le dénouement en est vicieux, le cinquième acte est entiè-