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PRÉFACE



Nul n’ignore que les revues et périodiques sont aujourd’hui le plus rapide et le plus influent moyen d’information scientifique. Toute la vie intellectuelle s’y concentre, et il suffit d’entrer dans une bibliothèque publique pour voir que la table réservée aux périodiques, devenue bientôt insuffisante, groupe autour d’elle un nombre de lecteurs de plus en plus grand.

Cette abondance et cette multiplicité de revues, il est vrai, à côté de son extrême utilité scientifique, présente un sérieux inconvénient. Il est incontestable, en effet, que nul ne peut se flatter, avec les répertoires bibliographiques dont nous disposons jusqu’à présent, de pouvoir suivre le mouvement et de se tenir au courant de tout ce qui paraît périodiquement, non seulement en province, mais à Paris même. Et combien d’articles intéressants ou simplement curieux échappent à la connaissance de ceux qui auraient le plus grand intérêt à les lire !

Déjà depuis longtemps les Américains ont compris la nécessité d’une publication bibliographique donnant sommairement le contenu des périodiques courants dans toutes les branches de la science ; les premiers essais de ce genre, dus au bibliothécaire William I. Fletcher (d’Amherst College) remontent à 1884. La publication, intitulée The annual literary index, including periodicals american and english, se fait à présent avec le concours de R. R. Bowker.

En Angleterre il existe une bibliographie similaire, mais anonyme (rédigée par miss E. Hetherington), depuis 1890, sous le titre de Index to the periodicals.

À son tour, — sed longo intervallo, — l’Allemagne a produit pour la première fois en 1897, par les soins de F. Dietrich, le premier volume d’une Bibliographie der deutschen Zeitschriften-Litteratur, qui comprend le dépouillement de 277 revues de langue allemande, et fournit l’indication d’environ 8 500 articles scientifiques, littéraires, historiques, etc., parus dans le courant de l’année précédente (1896).

Il est heureux que la France se soit décidée à suivre le mouvement progressif sans plus tarder, et qu’il se soit trouvé un homme assez habile et assez entreprenant pour lancer cette nouvelle publication, depuis si longtemps réclamée et désirée.