Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/142

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La Moldavie devait être comprise naturellement dans ce système hiérarchique, destiné à faire revivre la puissance des Byzantins par l’extension des droits de leur Église. Déjà l’on avait accordé au roi de Pologne Casimir-le-Grand, maître de la Galicie, un évè-que grec de Halicz, Antoine, qui devait exercer des droits aussi sur la partie supérieure du pays moldave dont les districts inférieurs étaient soumis jusqu’alors au Siège de Moncastro (Cetatea-Alba), fondé probablement vers 1350, en relation avec le culte récent du nouveau martyre Jean. De ce côté aussi, il fallait écarter un évêque latin, qui particulièrement remuant, s’était déjà insinué à Séreth et que le prince Latco, successeur du fondateur Bogdan, voyait d’un mauvais œil, ne voulant pas reconnaître une dépendance politique de la Pologne. Mais, de ce côté aussi, Byzance, par égard même pour les prétendus suzerains du voisinage, hésitait à créer un Métropolite spécial. Le Patriarche envoya donc un certain Théodose, puis Jérémie, qui s’établit plus tard à Trnovo, en Bulgarie, sans qu’ils eussent probablement un titre moldave.

On essaya plus tard de faire du « protopope » moldave Pierre, un simple hégoumène, l’ « exarque » que Byzance consentait à accorder à cette seconde principauté roumaine. Puis on recourut à un Métropolite de Mitylène, à un évèque de Bethléem. Mais le pays ne voulut admettre aucun de ces prélats étrangers ; il consentait à transporter à Suceava la résidence de l’évêque de Cetatea-Alba, mais à condition que le titulaire fût le Roumain qui exerçait jusqu’alors dans le pays d’Alexandre-xxxxxxx xxx fonctions épiscopales. Au moment où l’empire byzantin, menacé par les Turcs cherchait désespérément un appui et des subsides dans toutes les régions de l’orthodoxie, le nouveau prince lui arracha, en 1401, cette solution définitive