Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pieux catholique les villes de l’Italie, jusqu’à Notre-Dame de Lorette, et même dans ce Serban Cantacuzène, fils du postelnic Constantin, émigré de Constantinople, et d’Hélène, héritière de Radu Serban, qui, après l’insuccès turc à Vienne (1683), entra en relations avec l’Empereur et montra plus d’une fois qu’il ambitionnait en vertu de son sang impérial, l’héritage de Byzance, délivrée par la nouvelle croisade d’Eugène de Savoie.

Développement de la littérature roumaine au XVIIe siècle.— Pendant ces luttes incessantes, qui firent la gloire et le bonheur des grandes familles, mais contribuèrent à aggraver la situation du paysan devenu serf à la manière de l’Occident, l’art, qui avait été la première forme dans laquelle s’était manifestée l’originalité de l’âme roumaine, ne marque aucun progrès essentiel. Après son avènement au trône, Jérémie Movila, le fondateur de Sucevita, où il allait reposer à côté de son frère Siméon, n’eut guère le loisir ni les moyens d’élever l’église qui aurait pu commémorer son règne. Nous avons mentionné déjà les fondations du Métropolite Anastase Crimca et d’Etienne Tomsa II, à Dragomirna et à Solca, ainsi que celles de Miron Bar-nowski et de Basile Lupu, qui ne présentent cependant aucune innovation essentielle. Mais le travail des métaux, l’art des tissus se maintinrent, le premier étant manifestement influencé par le courant italien qu’on a constaté même pour les peintures de Sucevita.

Mais une riche littérature naît à cette époque.

Ce ne fut pas celle des boïars chevaliers. Les exploits des anciens princes avaient trouvé au xv siècle des rhapsodes à l’imitation de ceux de la Serbie, qui accompagnaient de leurs chants historiques les grands repas de cérémonie, aux fêtes de l’Église ou au lendemain des combats, alors que le peuple lui-même ne