au cours des générations. Mais, comme les discussions menaçaient d’introduire la discorde entre les classes associées pour l’œuvre révolutionnaire, on ferma les portes de la salle sans avoir pris aucune décision.
En Moldavie, il n’y avait pas eu de révolution. Kogalniceanu, le chef de la jeunesse, ne voulait que la stricte exécution du Règlement. En mars 1848, on faisait des discours sur ce sujet, lorsque Michel Sturdza mit fin aux débats par l’intervention de son fils, à la tête de la police. Les prétendus fauteurs de troubles furent exilés dans les monastères de la montagne, et ils quittèrent bientôt le pays.
On les vit à Blaj, le 3 mai suivant, à l’exception de ceux qui s’étaient réfugiés en Bucovine, dans la maison hospitalière du vieux boïar Eudoxe Hurmuzaki. Les exilés de passage en Transylvanie joignirent leurs applaudissements à ceux des paysans qui proclamaient la nation roumaine autonome, pendant que leurs camarades de Bucovine soutenaient les efforts de ces fils du vieux Hurmuzaki (un homonyme fut le principal historien des Roumains d’Autriche) qui étaient devenus les chefs du mouvement national dans cette province, où ils firent paraître, avec un programme pan-roumain, le journal Bucovina, avec la collaboration de leurs hôtes. Peu de temps après, à côté des exilés valaques : Eliad, le noble esprit qui fut Nicolas Balcescu, historien de Michel-le-Brave, les Bratianu, Rosetti, il y eut aussi des Moldaves qui, avec la même énergie, professaient, dans les assemblées, dans les revues et les journaux, ainsi que dans les cabinets des diplomates, ce credo de la jeunesse roumaine et révolutionnaire dont le premier article était l’Union des Principautés.
Mais la différence initiale demeura entre les Valaques de Bucarest et les Moldaves de Jassy. Les premiers ne rêvaient que de révolutions politiques,