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Sur l’omission de l’antécédent ce dans les propositions interrogatives indirectes, cf. supra.

Que, quoi, qui.

L’interrogatif neutre était que[1] (forme atone), quoi (forme tonique). De bonne heure que a été remplacé comme cas-sujet par qui, forme du masculin et du féminin. Cet emploi de qui s’est maintenu dans la langue moderne : qui fait l’oiseau ? c’est le plumage (= qu’est-ce qui). Qui vous presse ? (La Fontaine, Fables, IX, 2) (= qu’est-ce qui vous presse).

Pronoms adjectifs indéfinis

Les indéfinis sont en général pronoms et adjectifs. Nous ne parlerons que des plus usuels.

Aucun.

Alcun, aucun provenant de aliqui(s) unus, signifie quelqu’un dans l’ancienne langue ; ce sens affirmatif s’est maintenu jusque dans la langue moderne : d’aucuns prétendent. Le mot, employé souvent dans des phrases négatives, a pris le sens négatif.

Altrui.

Altrui, autrui est le cas-régime indirect de altre. L’autrui était aussi un neutre qui signifiait : le bien des autres. Il était construit comme un nom (complément déterminatif) dans des expressions comme : notre droit et l’autrui (= celui d’autrui).

Chascun.

Chascun servait d’adjectif et de pronom : chascun seigneur, chascun jour. Cette construction s’est maintenue jusqu’au xvie siècle[2]chaque a remplacé

  1. L’ancienne langue pouvait dire : que vous faut ? (= Qu’est-ce qui vous manque ?).
  2. Encore dans La Fontaine : chacune sœur. (Fables, II, 20.).