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(cas-régime du précédent) s’employaient en parlant des personnes.

Que que, quoi que s’employaient en parlant des choses.

Ex. :

Ambor ocit, qui quel blasmt ne le lot. (Rol., 1546.).
Il les tue tous deux, qui que ce soit qui le blâme ou le loue.
Cui qu’en peist[1] o cui non. (Rol., 1279.)
Qui que ce soit que cela ennuie ou non.

Autres exemples : cui qu’en doie desplaire ; cui qu’en doit anuier, etc.

Que que Roland Guenelon forsfesist (Rol., 3827.).
Quelque faute que Roland ait commise envers Ganelon.

Autres exemples : que que li autre facent ; que qu’on die...


Qui qui, qui que étaient souvent accompagnés de l’adverbe de temps onques : de là vient le pronom indéfini Quiconque (qui que onque).

Qui... qui pouvait avoir aussi le sens de : les uns... les autres. Le neutre que... que signifiait : tant... que. Cf. encore, dans La Fontaine : Que bien que mal elle arriva (Fables, IX, 2).

Tant.

Tant, comme quant, était un adjectif indéfini variable.

Ex. :

Par tantes terres ad son cors travailliét ! (Rol., 540.)
Par tant de pays il a fatigué son corps !
Tanz bons vassals veez gésir par terre. (Rol., 1694.)
Tant de bons vassaux vous voyez couchés par terre !

Avec quant on pouvait dire : en quantes choses, quantes proieres (prières), etc. Cf. encore l’expression vieillie : toutes et quantes fois.

On disait mil tanz, cent tanz = mille fois autant, cent fois autant.

  1. Subj. prés, 3e p. sg., du verbe peser.