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Ex. :

Or del mangier : eh ! bien, mangeons.
Or del bien faire : songeons à bien faire.
Or du ferir : allons, frappons.

L’impératif est souvent précédé de car (quar, quer) , qui peut se traduire par donc, eh bien !

Ex. :

Ço dist li pedre : « Filz, quer t’en va colchier. » (Alexis, 52.).
Le père dit : « Fils, eh bien, va te coucher. »

Quar chevalchiez = allons ! à cheval ! est fréquent dans la Chanson de Roland.

Emploi du subjonctif

Présent.

Le subjonctif marquant un désir, un souhait (ou un ordre) s’emploie ordinairement sans que.

Ex. :

Deus li otreit sainte beneïçon ! (Rol., 2245.)
Que Dieu lui octroie sa sainte bénédiction !
Ja la vostre anme nen ait duel ne soffraite !
De pareïs li seit la porte overte ! (Rol., 2257.)
Que votre âme n’ait ni deuil ni douleur ; que du Paradis la porte lui soit ouverte !
Ne vos ait hom qui face coardie ! (Rol., 2351.)
Ne vous ait homme qui fasse couardise !
Ne placet Deu ne ses sainz ne ses angeles ! (Rol., 3718.)
À Dieu ne plaise, ni à ses saints ni à ses anges !
Aït vos Deus, qui onques ne mentit ! (Rol., 1865.)
Que Dieu vous aide, qui jamais ne mentit !

Le subjonctif-optatif (marquant le désir) existe encore