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des principales prépositions, parce que les variations de leur usage touchent de près à l’histoire de la langue et à la syntaxe proprement dite.

A

C’est une des prépositions dont les sens étaient les plus variés dans l’ancienne langue.

A paraît avoir hérité des sens des prépositions latines ad (vers), ab (par, avec), apud (auprès de).

Pour son omission devant un régime indirect ; pour son emploi devant un infinitif ; pour marquer la possession, la parenté ; devant un substantif attribut ; emploi de a après un verbe passif : cf. supra.


A marque, comme dans la langue moderne, le lieu où l’on va et le lieu ou l’on est. Dans le premier cas, l’emploi de a était plus libre dans l’ancienne langue que dans la moderne. On disait aler a Paris, mais aussi chevaucher a une autre cité, entrer au royaume d’Angleterre.

Ex. :

Angele del ciel i descendent a lui. (Rol., 2374.)
Des anges du ciel descendent vers lui.

L’emploi de a, dans ce sens, s’est un peu restreint dans la langue moderne au profit de vers, dans, en. Mais on trouve encore au xviie siècle des exemples comme les suivants[1] :

Je méditais ma fuite aux terres étrangères. (Racine.)
L’un des trois jouvenceaux
Se noya dès le port allant à l’Amérique. (La Fontaine, Fables, XI, 8.)
  1. Cf. Haase, Synt. fr., § 120.