Page:Joseph Anténor Firmin - M. Roosevelt, président des États-Unis et la République d'Haïti, 1905.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
116
M. Roosevelt, Président des États-Unis,


Cette détresse financière eût peut-être compromis le succès de la cause américaine, sans Thabileté et surtout le dévouement patriotique de Robert Morris, qui, sur son crédit personnel, emprunta d’immenses valeurs en espèces, qu’il prêta au gouvernement congressionnel, durant tout le cours de la guerre. Sans attendre le retour de la paix, dès le 22 mai 1781, il imposa la reprise des paiements en espèces, comme la condition de son acceptation de la charge de Contrôleur des Finances. Le 31 mai, les billets émis par le Congrès cessèrent d’avoir cours légal et les affaires se rétablirent à la satisfaction générale. Pour assurer l’exécution de son plan financier, il fit établir la Banque des États-Unis, placée à Philadelphie, ayant un capital de deux millions de dollars, avec un engagement renouvelable après dix ans. Cette banque eut le privilège d’émettre ses propres billets qu’elle devait payer en espèces, à vue. «Morris usa librement de la banque dans les opérations financières des États ; mais il s’y montra si avisé qu’il en tira tout le concours qu’elle était capable de lui prêter, sans jamais en excéder les ressources. Le crédit public fut relevé ; l’armée put être convenablement ravitaillée et la solde régulièrement payée.»

À la fin de la guerre, la dette publique montait à cent soixante-dix millions de dollars dont les deux tiers avaient été contractés par le Congrès et l’autre tiers par les États. Cette dette pesait sur une population de 2,500,000 âmes, constituant une charge de 68 dollars par tête. C’était d’un poids démesurément lourd, surtout à un moment où les dévastations de la guerre avaient amoncelé de toutes parts