Page:Joseph Decaisne - Histoire de la maladie des pommes de terre en 1845, 1846.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
34
des parties aériennes

Afin de m’assurer de l’état de conservation du principe amylacé et surtout de la présence du champignon, j’ai choisi avec soin quelques portions des plus colorées, et, à l’aide de pointes, j’ai extrait la fécule des utricules qui la renfermaient ; les grains m’ont paru parfaitement sains, mais plus ou moins recouverts par la matière granuleuse brune au milieu de laquelle ils semblent empâtés.

On peut donc établir, en thèse générale, que la fécule n’est point détruite dans le voisinage des parties brunes. Si la maladie, en s’avançant de la circonférence au centre, entraînait la dissolution du principe amylacé, il serait difficile de comprendre comment la fécule peut se retrouver dans les utricules qui ont dû être en contact immédiat avec les foyers d’infection. Ces organes, ainsi attaqués par la matière brune, devraient se trouver privés du principe amylacé, tandis que le contraire se remarque dans l’immense majorité des cas.

Mais quelle est la nature de cette substance qui enduit et colore les utricules, et que nous avons retrouvée avec les mêmes caractères, non-seulement dans les feuilles, les tiges, les tubercules, mais encore, je puis l’affirmer aujourd’hui, dans la plupart des fruits qui, sans avoir atteint leur maturité complète, commencent à s’altérer et à blétir ?