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Page:Joseph Decaisne - Histoire de la maladie des pommes de terre en 1845, 1846.djvu/53

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à l'état sain et à l'état malade.

toutes les voies organiques de la nutrition, pour qu’elles aient pénétré, pour qu’elles se soient incorporées dans le tissu intime des parties et jusque dans les utricules, c’est-à-dire jusque dans les organes les moins perméables à ces sporules, il n’aurait fallu que vingt-quatre heures de temps.

Je dois rappeler en effet que, dans une foule de localités, ce laps de temps a suffi pour la destruction des tiges et la désorganisation des tubercules.

Examinons maintenant la Question au point de vue chimique :

Selon M. Payen, tout dépend de la composition élémentaire, mais cette manière d’envisager la question ne peut prévaloir aux yeux du naturaliste. En effet, une substance pourra nous présenter la composition chimique d’un cham pignon sans pour cela qu’on puisse l’accepter et la décrire comme un végétal. Pour constater l’individualité des êtres organisés, il ne suffit pas que le corps observé soit composé d’oxygène, hydrogène, azote et carbone, il faut encore qu’il possède la forme et de plus l’analogie. Or, la matière brune ne réunit aucune de ces conditions, et M. Payen ne s’y est pas trompé, puisqu’il lui a assigné une nature spéciale. Sans doute la composition chimique est d’une haute valeur, mais cette valeur n’est réelle qu’à la con-