Page:Joseph Decaisne - Histoire de la maladie des pommes de terre en 1845, 1846.djvu/94

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centaines de plantes que j’ai fait arracher sous mes yeux m’ont offert des racines saines, tandis que les fanes étaient plus ou moins affectées. J’ai fait couper les tiges de quelques carrés rez terre, et j’ai vu de nouveaux bourgeons se développer sur les tiges mutilées. Mes cultures sont largement fumées. On a fait, à mon avis, jouer un rôle trop exclusif à l’humidité. Quoique les pluies aient été abondantes, la quantité d’eau tombée chez moi a été comparativement faible ; elle n’a pas suffi à détremper la terre à une profondeur suffisante. En effet, à l’époque de la plus grande violence du mal, la terre n’était humectée que jusqu’à 2 décimètres. Les premiers jours de mai avaient été si arides que la terre était desséchée à une profondeur considérable ; et, depuis cette époque, les alternatives d’un soleil brûlant et de pluie ont, pour ainsi dire, laissé au sol ce même état de sécheresse. Chez moi, je puis vous l’affirmer, les terres légères n’étaient pas suffisamment humectées et les terres fortes ne l’étaient pas trop. La végétation était exubérante vers le milieu de juin. Nous eûmes alors deux ou trois jours d’une chaleur excessive ; mais, à partir de cette époque, l’air a, pour ainsi dire, constamment élé chargé d’électricité et le ciel couvert d’un brouillard dense et fétide. C’est à la suite de ces perturbations atmosphériques que j’ai remar-