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M. Bailly me donna hier à l’Académie et sur lequel il vous prie de lui faire un mot de réponse.

On m’écrit qu’on désirerait fort de me voir à Berlin cette année, mais ma santé est trop chancelante et m’oblige à un trop grand régime pour entreprendre un voyage. Je ne désespère pourtant pas de le pouvoir faire encore une fois, mais il faut pour cela que je ne craigne pas de rester en chemin au pied de quelque arbre. Un de mes plus grands plaisirs sera sûrement de vous embrasser et de vous dire combien je vous aime et vous estime. Vale et me ama.

À Monsieur de la Grange,
de l’Académie royale des Sciences de Prusse, à Berlin
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56.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 16 juin 1768.

Mon cher et illustre ami, j’ai enfin reçu les deux Volumes de vos Mémoires de 1765 et 1761. Je n’ai encore eu le temps, vu le peu de force de ma tête, que de parcourir votre Mémoire sur les tautochrones. Il me semble que votre méthode est très-belle et très-directe, et je n’ai pas trop compris ce que M. Fontaine prétend y objecter, d’autant plus que vous avez ajouté à votre Mémoire un Appendice qui donne une solution infiniment simple (et beaucoup plus simple que la sienne) et qui s’accorde avec le résultat que j’ai trouvé aussi. J’espère, si ma santé me le permet, vous envoyer quelques rogatons vers la fin de cette année. Vous avez grand tort de croire que les raisons qui m’empêchent d’aller vous embrasser soient des défaites[1]. Il est certain que j’ai besoin, pour n’être pas sur les dents, de mener la vie du monde la plus réglée

  1. Cf. Lettre XLVIII.