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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

presque entièrement sur la théorie des équations, et je suis fort aise de m’être débarrassé de cette matière, dans laquelle je m’étais embourbé mal à propos. Je comptais aussi de vous envoyer par la même voie le Mémoire que j’avais destiné à votre Académie et dont j’ai marqué le sujet au marquis Caraccioli ; mais, comme ce Mémoireest devenu beaucoup plus long que je ne croyais d’abord, parce que j’ai cru devoir exposer ma nouvelle méthode avec tout le détail nécessaire pour en rendre la pratique facile et commode à ceux qui voudront en faire usage, il me semble qu’il y aurait de l’indiscrétion à prétendre qu’il fût imprimé dans vos Volumes, que l’abondance des matières rend déjà assez gros. Si vous croyez mon scrupule fondé, je réserverai ce Mémoirepour le Recueil que je vais faire imprimer, et qui paraîtra au plus tard dans un an, si le libraire qui veut s’en charger ne manque pas de parole, et je tâcherai de préparer quelque autre chose pour payer mon tribut à l’Académie ; sinon je vous enverrai cette pièce telle qu’elle est par la première occasion que je pourrai trouver.

On m’apporte dans ce moment, de la part de M. Bernoulli, un gros paquet de livres où se trouve, entre autres, la suite de votre sixième Volume. Ainsi je me réserve à vous en parler dans ma première Lettre. Adieu, mon cher et illustre ami je vous embrasse de tout mon cœur.

À Monsieur d’Alembert, Secrétaire de l’Académie française, etc., à Paris.

116.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 13 juin 1773.

Mon cher et illustre ami, je vous prie instamment de me faire un plaisir qui ne vous coûtera pas beaucoup de peine. Je viens de lire,