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consiste, si je ne me trompe, en ce qu’il compare deux forces accélératrices calculées l’une dans l’hypothèse de la courbe polygone et l’autre dans celle de la courbe rigoureuse, ce qui lui donne précisément un résultat double de celui qu’il devrait trouver ; c’est au moins en quoi pèche sa prétendue réfutation de Simpson[1]. Lorsque les Mémoires de 1759 me tomberont entre les mains, je ne manquerai pas de l’examiner de nouveau et de vous en dire mon avis.

Je vous serai très-obligé de me donner part le plus tôt que vous pourrez du jugement des commissaires. Si quelque chose peut me faire espérer un heureux succès, c’est l’indulgence que vous voulez bien avoir pour mon Ouvrage ; mais je voudrais avoir mérité encore plus cette indulgence par un plus grand travail. Adieu, mon très-cher et illustre ami. Conservez-vous pour votre patrie, pour l’Europe et pour les sciences, mais surtout pour vous-même et pour vos amis. Je vous embrasse de tout mon cœur en vous demandant la continuation de votre précieuse amitié.

À Monsieur d’Alembert, de l’Académie française,
      de l’Académie royale des Sciences de Paris, etc.,
                faubourg Saint-Germain, rue Saint-Dominique,
                          vis-à-vis Belle-Chasse, à Paris
.

25.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 25 mars 1766.

Mon cher et illustre ami, nous avons donné le prix à une pièce qui a pour devise : Multum adhuc restat operis. J’en soupçonne l’auteur ; je

  1. Voir l’Examen de la méthode de M. Sympson pour trouver la précession des équinoxes, dans le Mémoire cité plus haut de d’Arcy, p. 426 et suivantes. — Thomas Simpson, géomètre, né à Bosworth (comté de Leicester) en 1710, mort le 14 mai 1761.