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SUR LA
FORCE DES RESSORTS PLIÉS[1].


(Mémoires de l’Académie royale des Sciences et Belles-Lettres
de Berlin
, t. XXV, 1771.)


Séparateur


On sait que la force d’un ressort plié s’affaiblit toujours à mesure que le ressort se débande, mais on ignore la loi suivant laquelle se fait cet affaiblissement or, c’est de cette loi que dépend la figure des fusées que l’on applique aux montres et à la plupart des horloges à ressort, et dont la propriété est de maintenir l’action du ressort dans l’égalité au moyen de la différente grandeur des rayons qui forment la rainure spirale ; car, selon que la corde qui se désentortille se trouve appliquée à une plus grande distance de l’axe de la fusée, l’action du ressort devient aussi plus grande, et il faut que cette augmentation compense exactement la diminution de force que le ressort souffre en se déroulant. Dans les ressorts qui agissent en s’allongeant ou en se raccourcissant, il paraît que la force est proportionnelle à la quantité dont ils se dilatent ou se contractent, ou du moins à une fonction donnée de cette quantité ; mais ce principe n’a pas lieu dans les lames élastiques inextensibles et pliées en spirale telles que celles qu’on applique aux horloges : le seul principe qu’on puisse employer pour ces sortes de ressorts est que la force avec laquelle le ressort résiste à être courbé est toujours proportionnelle à l’angle même de courbure ; et c’est d’après ce principe que de très-grands Géomètres ont déterminé la courbe qu’une lame élastique doit former

  1. Lu le 20 septembre 1770.