Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 4.djvu/614

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5. Nous commencerons par rappeler ici les principes de la Théorie des intégrales particulières que nous avons exposée en détail dans notre Mémoire sur cette matière [Nouveaux Mémoires de l’Académie royale des Sciences de Berlin pour 1774[1]] ; et nous les présenterons même d’une manière plus simple et plus générale à quelques égards que nous ne l’avons fait dans ce Mémoire.

Soit

une équation différentielle d’un ordre quelconque entre deux ou plusieurs variables ; et soit

une équation différentielle d’un ordre inférieur entre les même variables, laquelle soit une intégrale complète de l’équation Par la Théorie connue du Calcul intégrale on sait que l’équation doit renfermer autant de constantes arbitraires qu’il y a d’unités dans la différence des exposants des ordres des deux équations, en sorte que si de manière que l’intégrale complète soit finie, le nombre des constantes arbitraires doit égaler le nombre de l’ordre de l’équation différentielle On sait de plus que l’équation différentielle ne peut être autre chose que le résultat de l’élimination de toutes ces constantes arbitraires au moyen de l’équation et de ses différences jusqu’à inclusivement : en effet, ces équations étant au nombre de et les constantes arbitraires n’étant qu’au nombre de on aura par l’élimination de ces constantes une équation finale de l’ordre de laquelle devra être identique, ou du moins équivalente à l’équation

Or, comme l’élimination dont il s’agit est indépendante de la valear particulière des constantes arbitraires, il est clair qu’on aura toujours le même résultat, soit que ces quantités arbitraires soient constantes ou non, pourvu que l’on ait les mêmes équations

  1. Œuvres de Lagrange, t. IV, p. 5.