Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 5.djvu/605

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forces motrices de l’eau et du pendule, lorsqu’ils parcourent des espaces égaux, sont comme les poids à mouvoir ; par conséquent, si l’eau et le pendule sont en repos dans le commencement, ces forces les feront mouvoir également dans des temps égaux, et feront que par un mouvement réciproque l’eau et le pendule aillent et reviennent dans le même temps.

2. Cela posé, Newton compare dans la Proposition XLVI les élévations et les abaissements alternatifs de l’eau dans les ondes qui se forment à la surface d’une eau stagnante aux oscillations perpendiculaires de l’eau dans un siphon. Car, dit-il, comme le mouvement des ondes se fait par la montée et la descente successive de l’eau, en sorte que les parties qui sont les plus hautes deviennent ensuite les plus basses, et que la force motrice qui fait monter les parties les plus basses et descendre les plus hautes est le poids de l’eau élevée, ces montées et descentes alternatives seront analogues au mouvement d’oscillation de l’eau dans un siphon dont la longueur horizontale serait égale aux distances entre les lieux les plus hauts et les plus bas des ondes ; et par conséquent, si ces distances sont égales au double de la longueur du pendule, les parties les plus hautes deviendront les plus basses dans le temps d’une oscillation, et dans le temps d’une autre oscillation elles deviendront les plus hautes. Donc il y aura le temps de deux oscillations entre chacune de ces ondes ; de sorte que chaque onde parcourra sa largeur dans le temps que le pendule emploiera à faire deux oscillations ; mais dans ce même temps un pendule dont la longueur serait quadruple, et qui par conséquent serait égale à la largeur des ondes, c’est-à-dire à l’espace transversal qui est entre leurs moindres ou leurs plus grandes élévations, ferait une oscillation ; donc, dans le temps d’une oscillation d’un pendule égal à la largeur des ondes, elles parcourront en avançant un espace égal à cette largeur.

3. Cette Théorie est, comme l’on voit, susceptible de beaucoup de difficultés, dont la principale est que Newton n’y tient compte que du mouvement vertical de l’eau et nullement du mouvement horizontal, qui doit nécessairement s’y joindre, puisque l’eau est supposée libre de se