Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 7.djvu/320

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y a de cordons qui soutiennent la moufle mobile, puisque ces cordons sont tous supposés parallèles.

Maintenant, soit un système de corps ou plutôt de points disposés entre eux d’une manière quelconque, et tirés chacun par une ou plusieurs puissances, suivant des directions données ; on demande la loi générale de l’équilibre de ce système.

Nous supposerons d’abord que toutes les puissances qui se font équilibre soient commensurables entre elles, en sorte que, étant leur commune mesure, aussi petite qu’on voudra, ces puissances soient exprimées par étant des nombres entiers. Il est clair qu’on peut représenter chaque puissance comme ou plutôt son action, par celle d’une corde, fixe par une de ses extrémités et tendue à l’autre extrémité par un poids laquelle embrasserait deux moufles, l’une mobile, attachée au point du système sur lequel la puissance agit, et l’autre fixe dans un point quelconque de la direction de cette puissance, la moufle mobile étant composée de poulies, de manière qu’il y ait cordons qui y aboutissent ; car alors le poids produira sur cette moufle, et par conséquent sur le point du système auquel elle est supposée attachée, une force multipliée par le nombre des cordons, c’est-à-dire une force égale à

De plus il est visible qu’on peut produire toutes les différentes puissances par le même poids attaché à une des extrémités d’une corde dont l’autre extrémité serait fixe, et qui passerait successivement sur toutes les moufles appartenant à chaque point du système, au moyen de poulies de renvoi fixées aux moufles fixes. Dans cette disposition, il est évident que l’équilibre du système n’aura lieu, généralement parlant, que lorsque la position du système sera telle que le poids ne pourra plus descendre ; car, s’il pouvait encore descendre par un changement dans la position du système, comme ce changement est supposé entièrement libre, le poids descendrait nécessairement. Je dis généralement parlant ; car on sait qu’il y a des cas particuliers d’é-