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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


prussiennes, rendre compte au chef du grand État-Major.

A-t-il donné quelque bonne parole à Esterhazy avant de partir ? Si Esterhazy n’a pas obtenu la promesse de rentrer au service, que va-t-il faire à Châlons, où il arrive dès le 3, et reste non seulement pour les écoles à feu, du 5 au 9, mais jusqu’au 16[1] ? Le 9, il est allé passer quelques heures à Paris[2] ; le 10, il se repose à Dommartin ; le 11, il reparaît sur les champs d’exercice et de tir.

Le camp, pendant toute cette période, fut particulièrement instructif. Les officiers de toutes armes purent examiner, à l’aise, dans les parcs d’artillerie et dans les polygones, les nouvelles batteries de 120 court et en faire fonctionner les appareils[3]. Le 16, avant

  1. Cass., III, 663, lettre du 11 août à l’huissier Calé : « Je quitte le camp dans cinq jours (il m’est impossible de partir plus tôt) et passerai de suite au Crédit foncier. » — Le 17, il écrit au même, de Rouen : « J’ai reçu, en revenant du camp de Châlons, où j’ai été passer 15 jours, votre lettre. »
  2. Lettre du mercredi 8 août : « Je quitte demain jeudi le camp ; ne prenez plus la peine de me télégraphier jusqu’à mon retour de Paris… Je souffre toujours du bras, ce qui ne rend pas facile d’écrire. »
  3. Au printemps, lors des premières écoles à feu, le nouveau matériel avait déjà fonctionné. Rennes, III, 144, Bruyerre : « Aux écoles à feu qui ont eu lieu à Châlons, du 30 avril au 24 mai, des renseignements aussi complets que possible furent fournis aux sous-lieutenants de réserve sur le frein hydro-pneumatique, règlement en mains. Le 12 mai, nous avons assisté à une séance de tir du 120 court. » — De même, le capitaine Carvalho : « À partir du 7 avril 1894, nous avons eu entre les mains la description complète du frein hydro-pneumatique. Aucune précaution d’aucune sorte n’a été prise pour tenir secret soit le matériel, soit les théories. » (Rennes, III, 154.) — Le commandant Hartmann (Rennes, III, 203) dépose : « N’importe quel officier aurait pu suivre, sans y être officiellement autorisé, les manœuvres des artilleries divisionnaires, qui étaient pourvues du 120 court.) — De même, le général Deloye (III, 228),