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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


nouveautés[1], notamment le projet de manuel de tir, les modifications apportées aux formations de l’artillerie[2] et la manière dont se comportèrent les batteries de 120 comme véhicules.

Dans ce même numéro du 15 août, la France militaire commença une série d’articles sur l’expédition de Madagascar ; les journaux[3] l’annoncèrent comme

  1. France militaire du 11 août 1894. rubrique : « Manœuvres de masse, importance de ces manœuvres. » On y lit : « Les manœuvres de masse que l’artillerie doit exécuter ces jours-ci au camp de Châlons tirent de plusieurs circonstances une importance particulière. On n’essayera rien moins que le projet de manuel de tir et le projet de règlement sur les manœuvres des batteries attelées… Quant au projet de règlement sur les manœuvres de batteries attelées, son importance consiste dans des modifications apportées aux formations de l’artillerie. » Et, le 15 août : « Nous espérons nous rendre compte de la façon dont les batteries de 120 se comporteront en tant que véhicules. »
  2. Quand il s’agit d’appliquer le bordereau à Dreyfus, d’Ormescheville écrit : « En ce qui concerne la note sur une modification aux formations de l’artillerie, il doit s’agir de la suppression des pontonniers et des modifications en résultant. » Cavaignac, qui accepte cette hypothèse, convient lui-même (Cass., I, 17), que le mot formation y serait pris dans une acception anormale, « dans un sens d’État-Major. Dans le langage militaire courant, lorsqu’on dit formation, on vise la formation matérielle des troupes, leur formation sur le champ de manœuvres. » C’est ce que confirme Roget (I, 80). Or, le sens du mot, dans l’article de la France militaire, est, en effet, le sens usuel et normal ; il s’agit bien de l’attribution des batteries aux grandes unités, sur le (champ de manœuvres ; on va expérimenter ces formations (Rennes, II, 119, Le Rond), comme elles l’ont été déjà à Versailles (Cass., I, 533, Hartmann). Le capitaine Le Rond, s’il dit qu’Esterhazy ne lui a posé aucune question à cet égard (Rennes, II, 118), déclare d’autre part que « les batteries ont manœuvré devant les officiers supérieurs, et passé, devant eux, de l’ordre en bataille à l’ordre en batterie ». L’opinion du général Sebert (Rennes, III, 173) est qu’Esterhazy a « simplement voulu parler des formations de combat et de manœuvres, c’est-à-dire des nouvelles formations de l’artillerie ». De même Hartmann (III, 209).
  3. Le Mémorial de l’artillerie de la marine avait, dès le