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HENRY


quart[1]. Et comme Dreyfus, prisonnier à l’île du Diable, ne pouvait pas être à la fois (en septembre 1896), sur son rocher et à l’ambassade d’Italie, Henry data la pièce de mars 1894[2].

IV

Ce sera, par la suite, une accusation familière à Boisdeffre et à Gonse que « l’affaire Dreyfus » absorba alors toute l’activité de Picquart. Or, pendant ce mois d’octobre, son enquête sur Esterhazy lui a pris quelques heures à peine[3], le temps de questionner deux témoins et de recevoir les rapports d’un policier. Dès septembre, quand il a rendu compte à Boisdeffre, il a considéré sa mission propre comme terminée[4].

D’autres affaires l’occupèrent et il y donna tous ses soins. « Son service normal consistait à recueillir des renseignements sur les armées étrangères[5] » ; il

  1. Cass., I, 177, Picquart : « Du 1er  juillet au 1er  novembre 1896 et il n’est arrivé aucune pièce se rattachant à Dreyfus ou le nommant. »
  2. Cass., I, 373, Cuignet : « La pièce n’a été présentée au général Gonse qu’au mois d’août ou septembre 1896, c’est-à-dire au moment où paraissaient les articles de l’Éclair, où parvenait la lettre signée Weyler, et quelques semaines seulement avant la production du faux Henry. » — Il faut écarter la date d’août, Gonse n’étant rentré à Paris que le 15 septembre, et Henry le 17.
  3. Procès Zola, I, 321, 368 ; Rennes, I, 447, Picquart.
  4. Rennes, I, 444, Picquart.
  5. Procès Zola, I, 368 ; Instr. Fabre, 104 ; Aff. Picquart, 270 ; Rennes, I, 447, Picquart. — Au contraire, Boisdeffre soutient que « Picquart était dans un état d’esprit qui ne lui permettait pas de s’occuper d’une façon aussi satisfaisante qu’il le fallait de son service et qu’il était absorbé par une seule idée. » (Procès Zola, I, 141.) — De même, Gonse (I, 367).