II
la mort d’henry
Lettre adressée par le commandant d’armes du Mont-Valérien au général commandant la place de Paris :
Le lieutenant-colonel Henry s’est suicidé cet après-midi.
Il s’est ouvert la gorge entre trois et six heures du soir.
Il avait fermé sa porte à clef, et, à six heures et demie, le lieutenant de semaine, averti que l’ordonnance qui apportait le repas du lieutenant-colonel ne pouvait ouvrir la porte, est monté, a forcé la serrure, a ouvert et a vu le lieutenant-colonel Henry étendu sur son lit, plein de sang, la gorge ouverte.
Le lieutenant est venu m’avertir, et j’ai constaté les faits.
Je fais appeler un médecin pour constater le décès.
J’informe par dépêche le gouverneur ainsi qu’il suit :
Événement grave dont je rends compte par lettre au général commandant la place. La lettre part à sept heures trente soir par bicycliste. Il serait bon qu’un officier de la place vînt immédiatement au Mont-Valérien.
Les soussignés, Walter, chef d’escadron d’artillerie, commandant d’armes du Mont-Valérien ; Varlot, lieutenant à la garde républicaine, officier de service à la place de Paris ; Fête, lieutenant au 16e bataillon d’artillerie à pied, se sont rendus aujourd’hui, à huit heures trente du soir, dans la chambre occupée par le lieutenant-colonel Henry, chef du bureau du service des Renseignements au ministère de la Guerre, actuellement aux arrêts de forteresse au Mont-Valérien.