rio, connaissaient-ils le secret de Mercier ? Il y a lieu d’hésiter. Mercier, en tout cas, jugea le moment bon pour faire donner à nouveau sa presse, avertir ceux des officiers, qui s’y seraient trompés, du véritable sens de ces témoignages. Le jour même de la déposition de Belhomme, le Nouvelliste de Bordeaux[1], reproduit aussitôt par cinquante journaux, en donna la clef : « Le gouvernement est à la merci de Mercier : d’un mot, d’un geste, le général peut amener un conflit avec l’Allemagne. Il n’a qu’à sortir de sa poche la photographie qu’il a conservée du bordereau annoté de la main même de Guillaume. Il y a longtemps qu’on le répète ; aujourd’hui, tout le monde le sait. Le conseil de guerre le sait encore mieux que tout le monde ; ni Demange ni Labori ne l’ignorent. Il faut être lâche et canaille comme un dreyfusard pour avoir l’air d’en douter et pour exiger qu’on le dise publiquement, dans l’espoir, toutefois, qu’on n’osera pas le dire. »
Clemenceau lut l’article du journaliste girondin, le signala à Labori qui n’en fit rien[2].
XVIII
On entendit ensuite Freycinet, Lebrun-Renaud et les témoins de Quesnay.
Freycinet, « sur les 35 millions venus de l’étranger », équivoqua. Il ne savait par lui-même « rien de précis », avait répété seulement à Jamont, « au général en