tance[1]. Tomps n’a pas cherché à arracher au Polonais des révélations soit contre Mercier, soit contre l’État-Major, encore moins à en acheter de fausses ; il lui fait dire seulement par Mathilde d’écrire ce qu’il peut avoir à raconter ; Tomps en référera à ses chefs ; vraiment, s’il y a eu imprudence, elle est légère. Il fallait être en proie à la folie particulière de l’Affaire pour attacher plus d’intérêt à ces lettres qu’aux autres papiers que Fritsch avait rapportés de Nice. C’est ce que de Lacroix dit à Delanne qui ne lut pas même les lettres[2], puis Delanne à Galliffet qui ne les connut pas davantage[3]. Tout le dossier fut classé, à la grande indignation des officiers du bureau qui, voyant Tomps leur échapper encore une fois, n’étaient pas loin d’accuser les généraux d’être des traîtres[4].
Entre temps, Przyborowski était arrivé à Paris ; à qui vendra-t-il ses révélations ou ses mensonges ? Il s’adressa d’abord à Tomps qui fit répondre qu’il était malade[5], et, quelques jours après, à Mareschal qui le rejoignit dans une taverne. Il lui dit qu’il allait quitter la France, mais qu’auparavant il avait d’importantes déclarations à faire[6]. Mareschal lui répondit de venir
- ↑ Procès Dautriche, 423, de Lacroix ; 558, Tomps : « On nous accusait de vouloir réveiller l’Affaire et on a pris cet argument. » — Lieutenant-colonel Rabier : « On ne voudra pas me croire quand on les lira, » — Chambre des députés, séance du 28 mai 1900, discours de Galliffet.
- ↑ Ibid., 405 et 406, Delanne. — Galliffet, dans son discours, dit, au contraire, que Delanne les avait lues et les appréciait comme Hache et de Lacroix.
- ↑ Ibid., 406, Delanne ; 652, Galliffet.
- ↑ 20 et 21 avril 1900. — Procès Dautriche, 520, François.
- ↑ 9 avril 1900. — Sénat, séance du 25 mai 1900, discours de Waldeck-Rousseau qui donna lecture de la lettre de Przyborowski.
- ↑ 21 avril 1900. — Procès Dautriche, 182, François.