sur papier officiel, telles qu’on les a lues[1]. » Où sont les cent autres ? celles où « la manie épistolaire de leur auteur » s’est épanchée contre André ? où Mollin, certainement, a déploré que, malgré les fiches maçonniques, André ait promu tant d’officiers dénoncés comme cléricaux, réactionnaires, anti-dreyfusards ? « Personne ne peut répondre[2]. »
Apparemment, elles étaient encore au Grand-Orient. Une dernière fois, on eût pu causer avec Vadecard.
Le lendemain (29 octobre), au Conseil des ministres, on décida le sacrifice de Mollin ; André y consentit.
Mollin l’avait vu avant le conseil, « Triste, ennuyé, nullement hostile[3] ». Il lui expliqua, par le secret maçonnique, qu’il ne l’eût point informé de sa correspondance avec Vadecard. Vers le soir, André l’appela, lui signifia « qu’il eût à quitter son cabinet et à rejoindre son régiment » ; Mollin préféra donner sa démission[4]. Selon Mollin[5], André, « fiévreux, agité », lui aurait tout de suite demandé sa démission qu’il aurait d’abord refusée. Puis, André insistant, Mollin, « fou de douleur », consent. Sur quoi, André, redevenu « froid et sec », lui donne l’ordre d’aller chercher les fiches, qui sont aussitôt brûlées ; un contrôleur dresse « un procès-verbal d’incinération[6] ».
Pour les qualité officiers que Villeneuve avait dénoncés comme des « délateurs », André les fit interroger. Ils protestèrent « qu’ils n’avaient jamais donné ou demandé à des camarades des renseignements sur