Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1908, Tome 6.djvu/485

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
475
LA REVISION

Ballot-Beaupré poursuivit.

Il a été soulevé contre Dreyfus « diverses accusations accessoires ». Bien que « le conseil de guerre de Rennes n’en ait pas été régulièrement saisi », il importe d’en démontrer l’inanité.

Dreyfus a été accusé d’avoir livré, sur un papier analogue à celui du bordereau, la copie d’une instruction relative au chargement des obus à la mélinite. « Suivant Bertillon lui-même », l’écriture ne peut lui être attribuée et nulle analogie entre les papiers.

Dreyfus aurait révélé aux Allemands le secret de la fabrication de l’obus Robin. Il a été établi par la commission des quatre généraux que le principe de cet obus n’était nullement secret, qu’aussi bien « aucun des dispositifs employés par les Allemands ne concordait avec ceux de l’obus français » ; leur obus, d’ailleurs, était antérieur au nôtre de quatre ans.

L’accusation contre Dreyfus d’avoir livré à Schwarzkoppen des cours confidentiels de l’École de guerre a été reconnue fausse par ceux là même, Rollin et Cuignet, qui l’avaient produite. Cernuski a rétracté ses dépositions « évidemment mensongères » ; Val-Carlos a démenti qu’il eût signalé Dreyfus à Guénée et à Henry.

Sur les prétendus aveux : Dreyfus, avant comme après sa condamnation, n’a pas cessé de protester de son innocence ; il l’a criée en passant devant le front des troupes, le jour où il a été dégradé. Lebrun-Renaud a dit lui-même : « On peut très bien ne pas considérer les déclarations de Dreyfus comme des aveux ». Si Mercier « avait pris un seul instant ces propos au sérieux », il en aurait fait dresser procès-verbal.

Sur celles des pièces du dossier secret qui n’ont pas été falsifiées ou reconnues sans application possible :