des trépignements de joie », exploitées contre tout le corps d’officiers. — Et c’était vrai, mais ce l’était seulement de quelques-uns, nullement des principaux artisans de la Revision ; ils n’avaient ni séparé la justice de l’armée, ni attendu Cochin pour rompre avec Gohier, royaliste et catholique de la veille, et pour répudier Hervé. — Cochin conclut qu’il aurait pu voter la réintégration de Picquart, si Picquart avait été seulement le soldat qui, ayant découvert un crime judiciaire, « s’est efforcé de le faire reconnaître » ; mais Picquart est aussi « le rédacteur de l’Aurore, l’auteur d’articles dirigés contre ses camarades et ses chefs » ; Cochin ne contribuera point à le nommer général.
Ce brillant, cet astucieux discours, sous sa feinte bonhomie, fut interrompu à chaque instant par les gauches. Elles virent le jeu, crièrent à Cochin que « la campagne contre certains bandits de l’armée n’avait pas été une campagne contre l’armée[1] », que l’Église[2], « tout au moins le parti clérical[3] », n’avait point arrêté « de prêcher la culpabilité de Dreyfus », et que le crime commis contre un officier innocent « était le plus odieux de tous ceux qui avaient été tentés contre la conscience humaine[4] ». Barthou, du banc des ministres, renouvela la protestation de Poincaré et la sienne : aucun de leurs collègues de 1894 n’avait connu, à l’époque, « le crime abominable » de Mercier[5], la communication des pièces secrètes en de-