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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


seils qu’on ne me demande pas ? Me voici la proie des journalistes qui, pour me mettre en cause, inventent le texte d’une lettre de l’Empereur d’Allemagne ! Je ferme ma porte… Ce n’est pas le moment d’aller me montrer chez les ministres.
Bien affectueusement à vous,

Casimir-Perier.

J’ai moi-même raconté à M. Charles Dupuy, au mois de janvier dernier, la légende du bordereau annoté. Il m’a dit, très nettement, que ni M. Casimir-Perier, ni M. Hanotaux, ni M. le général Mercier ne lui en avaient jamais parlé, — et pour cause.

M. Hanotaux ne démentira, sur ce point, ni M. Casimir-Perier ni M. Charles Dupuy, ni le témoignage posthume du prince de Munster.

Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de ma considération la plus distinguée.


Joseph Reinach.

II

Note de Du Paty de Clam sur l’enquête Dreyfus

Le 29 octobre 1894.

L’officier de police judiciaire chargé de l’enquête sur les faits reprochés au capitaine Dreyfus a l’honneur de rendre compte qu’il a fait connaître à cet officier que M. le Ministre est disposé à le recevoir s’il consent à faire des aveux. Le capitaine Dreyfus a répondu que, même si on lui offrait un million, il n’avouerait pas. Il paraît certain maintenant qu’il n’avouera pas.