de la procédure exceptionnelle qui pouvait être suivie, étant donné qu’il y avait des circonstances qui ne s’étaient jamais encore produites[1] ».
Ainsi, avant même qu’un seul expert eût présenté son rapport, Mercier préparait l’arrestation de Dreyfus. Il avait décidé qu’elle serait opérée à son retour des manœuvres de Limoges et avant son départ pour celles d’Amiens.
Cependant, sa conviction, de son propre aveu, n’était pas faite[2].
Il mit également Cochefert en rapport avec Du Paty, Sandherr et Henry. Et tous trois dirent au commissaire « qu’une longue enquête avait été faite par le service des renseignements », que les preuves étaient nombreuses, Sandherr parla d’un autre papier que le bordereau ; « le nom de Dreyfus y était prononcé par un agent étranger[3] ». Était-ce déjà la pièce Canaille de D… qui ne porte qu’une initiale ? Cochefert n’en demanda pas davantage. Pourquoi aurait-il douté de la parole de ces officiers ?
XVI
Ce même soir, comme Mercier avait déjà donné tous ses ordres, il fut appelé au téléphone par le ministre des Affaires étrangères qui le priait instamment de le
- ↑ Rennes., I, 582, Cochefert.
- ↑ Rennes., II, 202 : « Le Président : Les charges que vous possédiez à ce moment étaient-elles de nature à entraîner votre conviction ? — Mercier : Non, puisqu’il n’y avait pas eu d’enquête faite ; il n’y avait que des présomptions jusqu’alors. »
- ↑ Rennes, I, 585, Cochefert.