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LA CAPITULATION DE MERCIER

Sandherr, le jour même, rapporta le document au ministère des Affaires étrangères, où il a été conservé[1].

Le surlendemain, 7 novembre, — ou, au plus tard, le 10[2], — le sens du télégramme fut déterminé sans réserve par le service du chiffre, et le texte définitif en fut officiellement communiqué et remis à Sandherr[3] : « Si le capitaine Dreyfus n’a pas eu de relations avec vous, il conviendrait de charger l’ambassadeur de publier un démenti officiel, afin d’éviter les commentaires de la presse[4]. »

Sandherr contribua, par une ingénieuse contre-épreuve, à contrôler cette traduction, « d’une manière formelle et absolue[5] ».

On sait le développement que Sandherr avait donné au service du contre-espionnage. Il fit tenir à Panizzardi

  1. Cass., I, 394, Paléologue.
  2. Cass., I, 304, Paléologue : « La traduction définitive du télégramme a été communiquée au service des renseignements probablement le 7, et sûrement pas plus tard que le 10. » — Le 29 mars 1899, devant les chambres réunies, Paléologue dépose : « Bientôt après, aux environs du 11 novembre, le texte définitif fut communiqué comme authentique… » — Delaroche-Vernet croit que ce fut seulement le 13 ; Paléologue maintient la date du 10 : « Je la tiens du chef du bureau actuel du chiffre qui, je le répète, a toujours eu les documents sous les yeux. » — Le fait, d’ailleurs, n’offre aucune importance.
  3. Par M. Delaroche-Vernet, secrétaire d’ambassade.
  4. Voir Appendice VI.
  5. Rennes, I, 161, Paléologue. — D’après Delaroche-Vernet, la contre-épreuve aurait été antérieure à la traduction définitive, au cours même des essais de traduction et aurait servi à déterminer le texte exact de la dépêche. (Rennes, II, 55 et 56.) D’après Paléologue, elle est postérieure. (Cass., III, 176 ; Rennes, II, 58.) Le chef du bureau du chiffre est d’accord avec Paléologue et fixe la contre-épreuve au 13 novembre. Mais les deux diplomates sont absolument d’accord sur la nature même de l’épreuve faite par Sandherr et sur le succès de l’épreuve. Ils déclarent également que Sandherr reconnut l’exactitude rigoureuse de la traduction qui lui avait été officiellement remise par Delaroche-Vernet.