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LE BORDEREAU

III

Quelles ont été les notes de ces divers stagiaires ? Fabre se souvient qu’elles sont toutes excellentes, mais qu’il a fait « personnellement » des réserves au sujet de Dreyfus. D’Aboville observe que Dreyfus a un caractère sournois, qu’il est peu aimé de ses camarades, qu’il est curieux et indiscret.

Voici ces notes de Dreyfus, depuis son entrée à l’École d’application (octobre 1882) : « Intelligent, rempli de bonne volonté » (1883) ; « zélé et consciencieux, intelligent et instruit, beaucoup d’entrain » (1884) ; « très actif, cavalier hardi, bon lieutenant » (1885) ; « plein d’entrain, très hardi cavalier, instruit, intelligent » (1886) ; « très intelligent, très adroit » (1887) ; « le meilleur lieutenant des groupes de batterie, continue à mériter les meilleures notes » (1888) ; « excellent lieutenant, commande sans bruit et conduit très bien son personnel » (1889) ; « s’acquitte très bien de ses fonctions, a été admis à l’École de guerre » (1890). On ne lui reproche que sa voix de commandement, défectueuse, mais qu’il parvient à améliorer. Admis à l’École de guerre avec le n° 67 sur 81, il en sort le 9e ; le général Lebelin de Dionne lui a donné la note suivante : « A obtenu le brevet d’État-Major avec la mention très bien. Très bon officier, esprit vif, saisissant rapidement les questions, ayant le travail facile et l’habitude du travail, très apte au service de l’État-Major. » Ses notes, à l’État-Major, ne sont pas moins bonnes. Pour le premier semestre de 1893, le colonel de Germiny : « Officier très intelligent, rédige très bien, a déjà des connaissances fort étendues,