Page:Joseph Rosny - Firmin ou le Jouet de la fortune, 1798, I.djvu/146

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semblables, que je parvins à obtenir de mon ouvrage, tout au plus l’existence d’une quinzaine. Ô combien est à plaindre l’homme de lettres qui, pour vivre, est obligé de faire un trafic de son travail, qui, pour nourrir sa famille, se voit forcé de sacrifier son amour-propre et sa réputation au besoin et à la nécessité ; les productions d’un auteur infortuné doivent nécessairement se ressentir de sa détresse et de la situation de son esprit ; lorsque les inquiétudes et les noirs chagrins l’assiègent, la sphère de ses idées se ressère, elle devient plus étroite, et alors il lui est impossible de se livrer à tout l’essor de son imagination ; d’ailleurs, le poëte