Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/176

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hommes qui se croient éclairés, parce qu’ils sont décidés, prenant ainsi la conviction pour la vérité, et la forte conception pour l’intelligence. Il en est d’autres qui, parce qu’ils savent tous les mots, croient savoir toutes les vérités. Mais qui est-ce qui est éclairé de cette lumière éternelle qui s’attache aux parois du cerveau, et rend éternellement lumineux les esprits où elle est entrée, et les objets qu’elle a touchés ? Il y a des cerveaux lumineux, des tres propres à recevoir, à retenir et à transmettre la lumière ; elles rayonnent de toutes parts, elles éclairent ; mais là se termine leur action. Il est nécessaire d’y joindre celle d’agents secondaires, pour lui donner de l’efficacité. C’est ainsi que le soleil fait éclore, mais ne cultive rien.

Il est des têtes qui n’ont point de fenêtres et que le jour ne peut frapper d’en haut. Rien n’y vient du côté du ciel.