Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/181

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Le têtu est celui dont les organes, quand ils ont une fois pris un pli, n’en peuvent plus ou n’en peuvent de longtemps prendre un autre.

La force de cervelle fait les entêtés, et la force d’esprit les caractères fermes.

Il est des esprits semblables à ces miroirs convexes ou concaves, qui représentent les objets tels qu’ils les reçoivent, mais qui ne les reçoivent jamais tels qu’ils sont.

Les esprits ardents ont quelque chose d’un peu fou, et les esprits froids quelque chose d’un peu stupide.

Peu d’esprits sont spacieux ; peu même ont une place vide et offrent quelque point vacant.

Presque tous ont des capacités étroites et occupées par quelque savoir qui les bouche. Pour jouir de lui-même et en laisser jouir les autres, il faut qu’un esprit se conserve toujours