Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/199

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d’être aimé, s’il n’a quelque chose de céleste, soit dans l’intelligence par des pensées, soit dans la volonté par des affections qui sont dirigées vers le ciel.

C’est un bonheur, une grande fortune d’être né bon.

Une partie de la bonté consiste peut-être à estimer et à aimer les gens plus qu’ils ne le méritent ; mais alors une partie de la prudence est de croire que les gens ne valent pas toujours ce qu’on les prise.

Sans bonté, la puissance meurtrit le bien, quand elle y touche, et la compassion arrose et fomente le mal.

Il y a, dans la plupart des sentiments honnêtes, quelque chose de meilleur et de plus puissant que le calcul et la raison : l’instinct et la nécessité.