Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/206

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On donne une idée de la divinité par l’adoration, de la puissance par la soumission, et du mérite par le respect.

Le respect se rend à l’empire qu’on a sur soi-même ou qu’on exerce sur les autres. C’est un sentiment commandé et prélevé comme un tribut.

Il faut tâcher, autant qu’on peut, de ne mépriser personne.

Tout vieillit, même l’estime, si l’on n’y prend garde.

Le respect est meilleur encore à éprouver qu’à inspirer, car le respectueux est toujours estimable. Ce sentiment a pour principe une opinion d’excellence qui ne peut se former dans ceux où rien n’est excellent.