Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/225

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Les quatre amours correspondant aux quatre âges de la vie humaine bien ordonnée, sont l’amour de tout, l’amour des femmes, l’amour de l’ordre, et l’amour de Dieu. Il est cependant des âmes privilégiées qui, s’adonnant, dès la jeunesse et presque dès l’enfance, à l’amour de l’ordre et à l’amour de Dieu, s’interdisent l’amour des femmes, et passent une longue vie à n’aimer rien que d’innocent.

Le soir de la vie apporte avec soi sa lampe.

Les vertus religieuses ne font qu’augmenter avec l’âge ; elles s’enrichissent de la ruine des passions et de la perte des plaisirs. Les vertus purement humaines, au contraire, en diminuent et s’en appauvrissent.

Chaque année il se fait en nous un nœud, comme dans les arbres ; quelque branche d’intelligence se développe, ou se couronne et se durcit.