est un des avantages de la bonne compagnie et de la société des lettres, à Paris. Les idées médiocres s’y dépensent en conversation ; on garde les exquises pour les écrire.
Que de choses on dit de bonne foi, en discourant sur un sujet, qu’on ne penserait pas, si l’on se bornait à le connaître, sans en parler ! L’esprit s’échauffe, et sa chaleur produit ce qu’il ne tirerait pas de sa lumière. Parler est une source d’erreurs, mais peut-être aussi de quelques vérités. La parole a des ailes ; elle porte où l’on n’irait pas.
On ne doit mettre dans un livre que la dose d’esprit qu’il faut ; mais on peut en avoir, dans la conversation, plus qu’il ne faut.
Quand l’abus de l’esprit est un badinage, il plaît ; quand il est sérieux, il déplaît.
Dans la conversation, on affuble vite sa