Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/250

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La contradiction ne nous irrite que parce qu’elle trouble la paisible possession où nous sommes de quelque opinion ou de quelque prééminence. Voilà pourquoi les faibles s’en irritent plus que les forts, et les infirmes plus que les sains.

On peut convaincre les autres par ses propres raisons ; mais on ne les persuade que par les leurs.

Une bonne raison, pour se faire comprendre, n’a jamais besoin que d’un mot, si on la sait bien.

Souvent une raison est bonne, non comme concluante, mais comme dramatique, parce qu’elle a le caractère de celui qui l’allègue, et qu’elle naît de son propre fonds ; car il y a des arguments ex homine, comme il en est ad hominem.

c’est presque toujours avec les difficultés