Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/291

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lui-même, éprouve la joie et le repos que ces choses-là donnent, et les voit sans les distinguer.

Au sentiment de la clarté douce et diffuse, qui pénètre intimement toutes ses facultés, se joint celui d’une chaleur dont son âme est secrètement et paisiblement remuée.

Toute idée sage tient l’homme à sa place dans l’univers, la lui fait sentir et la lui fait aimer, comme un lieu natal, aisé, commode, accoutumé.

Exceller dans le rang où la providence nous a fait naître et le garder, c’est là certes la meilleure des ambitions, et la seule conforme à l’ordre.

Les changements subits de fortune ont un grand inconvénient : les enrichis n’ont pas appris à être riches, et les ruinés à être pauvres.

Quand vous ôtez un homme médiocre d’une