Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/295

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Il n’y a pour l’âme qu’un moyen d’échapper aux maux de la vie, c’est d’échapper à ses plaisirs et de chercher les siens plus haut.

Il ne faut s’occuper des maux et des malheurs du monde que pour les soulager : se borner à les contempler et à les déplorer, c’est les aigrir en pure perte. Quiconque les couve des yeux en fait éclore des tempêtes.

Ni l’amour ni l’amitié, ni le respect ni l’admiration, ni la reconnaissance ni le dévouement ne doivent nous ôter la conscience et le discernement du bien et du mal. C’est un bien qu’il nous est défendu de vendre, et que rien ne saurait payer.

En toutes choses, quiconque corrompt l’idée que les hommes doivent se faire de la perfection, corrompt le bien dans ses premières sources.