Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/299

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Les vérités générales sont les vérités de Dieu. Les vérités particulières ne sont que des opinions de l’homme. Le nom de vérité devrait n’être donné qu’à ce qui regarde les natures, les essences, et n’appartenir à rien de ce qu’il est permis d’ignorer. Les vérités qui éclairent le cœur et règlent les actions sont seules dignes de ce beau nom. Quand on l’applique aux choses matérielles, on en obscurcit la clarté. Tout ce qui n’est pas abstraction et maxime ne mérite que le nom de fait.

La vérité ! Dieu seul la voit. Que dirait-on et que penserait-on là-haut ? C’est en cela que consiste la vérité. Elle consiste à imaginer les choses comme Dieu et les saints les voient, comme on les voit au delà du monde, quand on y jette les yeux. On ne voit rien au vrai, si on ne le voit de haut. Il faut qu’on puisse dire : cela est vrai sur la terre, cela est vrai dans le ciel.

La vérité ne vient pas et ne peut pas venir de nous. Dans tout ce qui est spirituel, elle